lundi 17 février 2014

Le diabète de la femme enceinte ou diabète gestationnel

L'Organisation Mondiale de la santé le définit comme un diabète découvert pendant une grossesse. Il peut donc s'agir d'un diabète débutant mais il s'agit le plus souvent d'une maladie transitoire de la grossesse liée à un défaut d'adaptation de la sécrétion d'insuline (hormone régulant le taux de sucre circulant dans le sang) par le pancréas.

Les hormones placentaires étant diabétogènes le pancréas normal s'adapte en multipliant par deux ou trois sa production d'insuline quotidienne.
Chez certaines patientes, en raison d'une prédisposition génétique au diabète de type 2 ou à cause de facteurs aggravants tels que surpoids, obésité, un âge supérieur à 35 ans, l’arrêt d'une activité physique en début de grossesse, la compensation insulinique ne se fera pas correctement.

Pourquoi le diagnostiquer ?

Les complications fœtales :

- La macrosomie, un bébé de poids trop élevé peut entraîner une souffrance fœtale voire une mort in Utero
- Une dystocie des épaules (absence d'engagement des épaules après expulsion de la tête)
- Une hypoglycémie, un ictère et une hypocalcémie.
- A long terme une obésité de l'enfance ou de l'adolescence.

Les complications maternelles :

- Le risque d'hypertension artérielle est augmenté
- le nombre de césarienne est élevé
- Risque augmenté de diabète de type 2 (40 % dans les 10 ans)

Quand et comment le dépister ?

Entre 24 et 28 semaines d'aménorrhée, c'est la période d'augmentation rapide des hormones hyperglycémiantes.
Chez les femmes en surpoids, ayant des antécédents de diabète gestationnel ou d'enfant macrosome, il est utile de réaliser le dépistage plus précocement.
Actuellement, l'accord se fait sur un dépistage généralisé des femmes enceintes car des études ont montré que la moitié des patientes diagnostiquées n'avaient pas de facteurs de risque.

Le dépistage se fait en deux temps : 

- Le test de O sullivan : la glycémie est dosée une heure après l'ingestion de 50 g de glucose.
- Selon les résultats on réalisera ou non une hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO)

Prise en charge des patientes 

Elle doit être la plus rapide possible pour limiter la macrosomie et les complications qui lui sont liées.
Elle est avant tout diététique, avec mise en place d'un régime équilibré, basé sur une enquête alimentaire.
L'efficacité du régime est jugée une semaine après son instauration sur les résultats d'une auto-surveillance demandée à la patiente grâce à un lecteur de glycémie.

Une insulinothérapie ne sera recommandée que si les chiffres ne se normalisent pas (< 0,95 à jeun et/ou 1,2 deux heures après le repas)
Un diabète gestationnel bien équilibré ne fait pas courir de risque particulier si les mesures hygiénodiététiques sont bien établies et respectées.

Après l'accouchement, on réalise des surveillances de la glycémie précocement afin de dépister les cas de diabète prégestationnel méconnu.
Si la patiente est en surpoids ou obèse, la prise en charge diététique est poursuivie. Dans tous les cas une HGPO sera réalisée 3 à 6 mois après la naissance.

Au total le diabète gestationnel est une pathologie transitoire de la grossesse, en général bénigne. Il existe cependant une augmentation de la morbidité foeto-maternelle et des risques métaboliques à long terme qui justifient la pratique d'un dépistage généralisé et d'une prise en charge adaptée. 

Nadia Benbakir-Guermèche - Health Awareness Services

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